CHAPELLE DE LA FERTÉ-GAUCHER

Commune de Saint-Martin des champs (lieu-dit Coutran) - Seine-et-Marne (77)

Emplacement de la chapelle de la Ferté-Gaucher - Atlas de Trudaine 1745 - 1780
Emplacement de la chapelle de la Ferté-Gaucher - Atlas de Trudaine 1745 - 1780

La commanderie de La Ferté-Gaucher fut fondée grâce à un don de Guillaume de Sablonnière, vers 1194 - 1195, à partir d’une grange à dîme appelée la « Grange de Costram ». Elle devint rapidement le siège d’un florissant domaine agricole qui lui valut des démêlés avec Jean de Montmirail, seigneur d'Oisy, et Mathieu de Montmirail, seigneur de La Ferté-Gaucher. Les frères disaient qu'après la mort de leur père, et pendant leur minorité, l'incurie de leur mère ou sa trop grande condescendance envers les Templiers, avait permis à ceux-ci d'agrandir leur établissement de La Ferté, au préjudice de leur domaine et de leurs droits seigneuriaux. Jean de Montmirail leur reprochait d'avoir ruiné sa pêcherie, en détournant le cours des eaux, et, ce qui était plus grave, d'avoir incorporé dans leur domaine diverses parties de terre de la seigneurie. Il ajoutait que toutes les acquisitions qu'ils avaient faites, dépendant du fief de La Ferté, avaient eu lieu à l'insu du seigneur, et sans payer aucun droit de relief ou de cens.

 

Le verdict du procès fut rendu en mars 1217, condamnant les Templiers à verser une somme de 660 livres au sire de Montmirail.

 

Un état de la commanderie de 1474 documente une grande maison avec une chapelle dédiée à Notre-Dame, entourée d’un verger et close de murs, le long du grand chemin menant de la Ferté à Sézanne. Le domaine comprenait 350 arpents de terre, 29 arpents de vignes, 30 arpents de prés, 90 arpents de bois, un moulin ainsi que des biens et des droits dans de nombreuses localités environnantes. La chapelle, conservée, est du même type que celles d’Avalleur, de Coulommiers et de Fresnoy.

 

La chapelle de la Ferté-Gaucher est citée dans le procès des Templiers (capella domus Templi de Feritate Gaucherii Meldensis diocesis).

La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps

La chapelle fut sans doute édifiée au début du deuxième tiers du XIIIe siècle. Construite sur un plan rectangulaire, elle se compose d’une nef à quatre travées, barlongues, voûtées en croisées d’ogives et épaulées par des contreforts. Elle possède trois portes et douze fenêtres en arc brisé, dont un triplet oriental et une lancette au-dessus du portail ouest.

La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps

La chapelle est orientée est-ouest, l’accès au sanctuaire se faisait par la porte située côté ouest.

Le chevet est éclairée par un triplet. Dans l’ange nord-ouest, s'élève une tour d’escalier de plan carré, les trois quarts en hors d’œuvre. 

La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps

L’état intérieur de l’édifice est très préoccupant.

Certains des voûtains des croisées d’ogives sont partiellement effondrés.

La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps

Deux croisées d’ogives possèdent encore leur clé d’origine, ornée pour l’une d’une croix à huit branches, et pour l’autre d’un motif floral avec quatre têtes d’hommes…

Les deux autres clés paraissent plus modernes.

La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps

Les quatre culs-de-lampe aux angles sont occupés par des têtes sculptées :

trois têtes d'homme et une tête de brebis ou de mouton. 

La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps
La chapelle de la Ferté-Gaucher © Temple de Paris – Photographie de David Deschamps

En 1795, sous la période révolutionnaire, la commanderie fut vendue et la chapelle désacralisée devint une grange. Le logis du commandeur qui avait perdu son étage supérieur, fut malheureusement détruit par un incendie en décembre 1981. Il fut remplacé par un pavillon sans intérêt.

 

La chapelle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 19 avril 2011.

 

Elle sert aujourd'hui de hangar agricole, sans entretien particulier, eu égard à son histoire…

Pour en assurer sa préservation ce bâtiment mériterait de connaître un autre avenir.

 

Le propriétaire actuel n’exclut pas la possibilité de vendre cette chapelle à des repreneurs qui souhaiteraient restaurer et valoriser ce bâtiment.

David Deschamps, Photographe.
David Deschamps

 

Nous remercions David Deschamps pour ses photographies au caractère exceptionnel. En effet, la chapelle de la Ferté-Gaucher est sur le terrain privé d’un agriculteur qui n’organise aucune visite. Il existe donc très peu de photos de l’intérieur de cette chapelle. Au-delà de la rareté de ces photos, celles-ci permettront de conserver la mémoire de ce lieu qui sans travaux de restauration risque de disparaître à court terme.

 

Chapelle de Coulommiers, côté sud. © Temple de Paris
Chapelle de Coulommiers, côté sud. © Temple de Paris

 

 

À noter que la chapelle de la Ferté-Gaucher ressemble comme une sœur jumelle à celle de Coulommiers, située également en Seine-et-Marne (77). La chapelle rectangulaire présente les mêmes dimensions, les mêmes contreforts, les mêmes huit fenêtres latérales, le même triplet orientale, les mêmes corbeaux, mais groupés par paire entre les contreforts. On y retrouve les trois portes traditionnelles et la tourelle d’escalier carrée, qui par contre, se trouve au sud-ouest à Coulommiers.

 

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