CONFIRMATION DES STATUTS DE L’HÔPITAL DES QUINZE-VINGTS - 1270

Confirmation des statuts des Quinze-Vingts Rédigé à Melun, mars 1270 Parchemin, sceau de cire verte sur lacs de soie rouge et verte H. 21 cm ; l. 28,5 cm - Conservé à Paris, hôpital des Quinze-Vingts
Confirmation des statuts des Quinze-Vingts Rédigé à Melun, mars 1270 Parchemin, sceau de cire verte sur lacs de soie rouge et verte H. 21 cm ; l. 28,5 cm - Conservé à Paris, hôpital des Quinze-Vingts

Parmi les nombreuses constructions et fondations de saint Louis, les établissements hospitaliers et charitables occupent une place privilégiée. Entre les hôpitaux, celui des Quinze-Vingts possède un rang spécifique, dans la mesure où cette institution était située dans la capitale (mais l’hôtel-Dieu de Paris a aussi été favorisé par le roi), toute proche d’une résidence royale, le Louvre, et qu’elle semble avoir été particulièrement chère au cœur de Louis IX. Ce dernier avait fondé l’établissement peu avant 1260, pour accueillir trois cents aveugles (« quinze fois vingt », selon le système de comptage vicésimal, souvent en vigueur alors, d’où son nom). Il occupait une vaste superficie coïncidant à peu près avec la zone située aujourd’hui entre la rue Saint-Honoré et les guichets nord du Louvre, des deux côtés de la rue de Rohan. Des jardins bordaient le bâti

du côté ouest, là où l’occupation urbaine se faisait de moins en moins dense.

L’hôpital était donc situé hors de l’enceinte urbaine, dans le faubourg Saint-Honoré, mais à proximité du château du Louvre (dont il était cependant séparé par plusieurs rues), qui verrouillait de ce côté l’accès à la capitale. D’autre part, ce dernier, sans être une résidence privilégiée de Louis IX, reçut souvent sa visite et fit l’objet de travaux importants sous son règne. C’est dire que la nouvelle institution se trouvait dans un quartier certes un peu marginal, mais voisine d’une zone fortement marquée par le pouvoir royal – quartier où restera l’hôpital jusqu’à son transfert dans un autre faubourg parisien, celui de Saint-Antoine, en 1779.

Comme bien souvent, la fondation royale en 1260, ou peu auparavant, n’a sans doute fait qu’entériner et développer un établissement préexistant. Le document initial qui devait en fixer les statuts étant aujourd’hui perdu, on connaît mal les débuts des Quinze-Vingts. Dans tous les cas, à la veille de partir pour sa seconde croisade, le roi précisa un certain nombre de points de son organisation par le présent acte. Celui-ci, établi à Melun en mars 1270, est donc le plus ancien document original conservé de l’établissement.

Le texte spécifie notamment que le nombre d’aveugles accueilli doit rester fixe et que les places vacantes seront attribuées par l’aumônier du roi ; il assigne également à l’établissement un rente de trente livres parisis sur le trésor du Temple de Paris.

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