LE CONTRAT DE CHANGE

Non, les Templiers n’ont jamais été les « banquiers de l’Occident » comme il a été imprudemment avancé ; non, l’ordre du Temple n’était pas une banque, ni les inventeurs de la lettre de change qui ne verra le jour que dans les dernières années du XIIIe siècle.


Trésorier Gauvin -  La Mesnie de La Fortelle. Photographie de Julien Bourdette. Temple de Paris
Le trésorier Gauvin tient les comptes de la maison - La Mesnie de La Fortelle.

En revanche, les Templiers, sans inventer quoique ce soit, vont utiliser les techniques financières de leur époque. Soit ils vont transporter de l’argent en espèces, ce que l’on appelle le portage des monnaies, soit ils font des virements par l’intermédiaire de contrats de change qui est la technique utilisée par tous les commerçants de leur temps.

Le trésorier Gauvin et le sergent Joselin accueille un pèlerin préparant son départ pour Jérusalem. Temple de Paris
Le trésorier Gauvin et le sergent Joselin accueille un pèlerin préparant son départ pour Jérusalem. La Mesnie de La Fortelle.

 

 

Lorsqu’un détenteur de compte entreprend un voyage, en Orient, par exemple, il peut conclure avec le Temple un contrat de change qui lui permettra, arrivé à destination, de se rendre dans une maison du Temple pour y retirer tout ou partie des sommes déposées en Occident en présentant son contrat de change dûment authentifié . Il s’agit donc d’un transfert d’argent sans transfert d’espèces, par simple jeu d’écritures.

Alors effectivement, le Temple a eu de nombreuses activités bancaires mais il s’agit simplement d’une mise en pratique des techniques de son temps. Il a proposé ce service à des tiers mais l’a également utilisé pour son propre compte. L’avantage pour les Templiers, c’est qu’ils faisaient régulièrement le voyage entre Orient et Occident et ont pu ainsi profiter de leur vaste réseau de maisons.


La double vocation du Temple, religieuse et militaire, inspirait confiance aux utilisateurs de ses services et assurait que les biens déposés seraient protégés de toute velléité extérieure. L’ordre du Temple acquis au fil du temps, une solide réputation en termes de respect de contrat et de sécurité des biens.

Source : Les Templiers – Une chevalerie chrétienne au Moyen Âge – Alain Demurger – éd. Seuil

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Commentaires: 2
  • #1

    yves.de.valenciennes (jeudi, 14 janvier 2016 11:18)

    Je crois qu'il y a une erreur sur le nom du trésorier, ce n'est pas Gauvin mais frère Abel.

  • #2

    TEMPLE DE PARIS (jeudi, 14 janvier 2016 11:34)

    Ni l'un ni l'autre, ce sont des personnages de fiction pour cette reconstitution...