Templiers en Terre sainte : des dépenses importantes

Chevaux, habillement, armement sont souvent expédiés en Terre sainte. Temple de Paris
Chevaux, habillement, armement sont souvent expédiés en Terre sainte. Illustration Francisco Solé - Fuencisla del Amo

Chaque templier est un chevalier monté extrêmement bien entraîné

qui coûte cher. Dans la France de la seconde moitié du XIIe siècle,

il faut à un chevalier monté 750 acres pour s'équiper et s'entretenir. Un siècle plus tard, ce coût a été multiplié par 5, pour atteindre

3 750 acres.

 

Pour un templier opérant en Terre sainte, la facture est même supérieure, car il faut importer beaucoup de choses et notamment des chevaux. Chaque chevalier templier a trois chevaux et comme ces derniers sont touchés par la guerre et la maladie et ne vivent qu'une dizaine d'année, il faut les renouveler plus fréquemment que l'élevage local ne le permet. Entre le XIIe et le XIIIe siècle, le prix des chevaux est multiplié par 6. De plus, ces animaux mangent cinq à six fois plus qu'un homme et il faut les nourrir même s'ils ne font rien. En cas de mauvaise récolte en Orient, il faut expédier en urgence de la nourriture pour les hommes et les bêtes.

 

Chaque templier dispose également d'un écuyer chargé de s'occuper des chevaux. Il ne faut pas oublier les sergents, moins lourdement armés que les chevaliers, mais qui ont un cheval, même s'ils jouent aussi le rôle d'écuyer. Les sergents sont souvent recrutés localement et portent une tunique marron ou noire, et non blanche. En fait, chaque templier est entouré d'environ neuf personnes qui l'aident.

 

Ce n'est guère différent de la guerre moderne, pour laquelle chaque soldat de première ligne est assisté de quatre ou cinq militaires qui ne voient pas l'ombre d'un combat, sans parler des milliers de civils produisant les armes, le matériel, les vêtements, la nourriture et se chargeant des transports.

Armement et équipement templier. Temple de Paris
Armement et équipement sont un poste de dépense important.

Les responsabilités grandissantes augmentent considérablement le coût des Templiers. Dans l'incapacité d'entretenir et de défendre leurs châteaux et fiefs, les seigneurs laïcs confient ces missions aux ordres militaires. Selon Benoît d'Alignan, abbé bénédictin qui se rend en Terre Sainte dans les années 1240, les Templiers ont dépensé 1 100 000 besants sarrasins en deux ans et demi pour reconstruire leur château de Saphet (Safed), et ce à une époque où un chevalier d'Acre peut vivre confortablement avec 500 besants sarrasins par an, et ils continuent de dépenser 40 000 besants sarrasins chaque année pour le fonctionnement quotidien du château. Saphet dispose de 50 chevaliers templiers, 30 sergents montés, 50 archers montés, 300 arbalétriers, 820 ingénieurs et autres hommes chargés de certaines missions, sans compter 400 esclaves, soit au total 1650 personnes, effectif passant à 2 200 en temps de guerre. Tous sont logés, nourris, armées et approvisionnés de diverses manières.

 

Seules les vastes propriétés d'Outremer et plus particulièrement d'Occident permettent aux Templiers de fonctionner à une telle échelle et de se remettre des pertes et échecs afin de continuer à défendre la Terre sainte.

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